Lundi 21 Mai. Fête de la Reine.
Si nous avons choisi de venir à Ottawa durant ce week-end prolongé, c’est en grande partie pour pouvoir découvrir la Capitale à un moment de l’année où celle-ci se présente sous son meilleur jour. En effet, tous les ans, à l’arrivée du printemps, la ville revêt ses plus beaux apparats et se fleurit de toute part, à l’occasion du Festival des Tulipes! Et comme aujourd’hui, c’est le dernier jour du festival, il n’y a pas une minute à perdre!
Mais tout d’abord, quelle est l’origine de ce festival? Il faut se plonger quelques années en arrière, dans l’histoire avec un grand H, pour comprendre toute la symbolique de cet événement dédié à la tulipe. Pendant la seconde guerre mondiale, le Canada se joint au conflit en déclarant la guerre à l’Allemagne nazie. Lorsque l’Allemagne envahit les Pays-Bas, la famille royale néerlandaise trouve refuge dans un premier temps en Angleterre. Elle est toutefois contrainte de fuir de nouveau lorsque les grandes villes britanniques sont elles aussi touchées par les bombardements ennemis. Le Canada accueille alors la Reine Wilhelmina avec sa famille. Lors de cet exil, la fille de la reine, la Princesse Julianna, donne naissance à sa troisième fille, Margriet, dans un hôpital à Ottawa. La salle d’accouchement est même déclarée officiellement « territoire hollandais » pour l’occasion, afin que la petite Margriet hérite de la nationalité de ses parents (et non de la nationalité canadienne) et conserve ainsi son éligibilité au trône, quand son tour viendra.
Une fois la guerre terminée, la famille royale rentre au pays. Afin de remercier le peuple canadien pour sa protection et pour sa participation active à la libération du pays, la Princesse Julianna décide d’offrir 100 000 bulbes de tulipes au Canada. Et lorsque la princesse devient finalement reine, elle renouvelle cette démonstration d’amitié et de reconnaissance, en faisant envoyer tous les ans 20 000 bulbes au Canada, et ce, jusqu’à la fin de son règne en 1980. Parallèlement, c’est en 1953 que le Canada décide de mettre en valeur cet héritage de l’amitié hollando-canadienne, en organisant chaque année, le Festival des Tulipes à Ottawa !
Plus de soixante ans plus tard, le Festival est toujours là, avec ces milliers de touristes, attirés par ces millions de tulipes, qui ont dues être photographiées des milliards de fois (à moins que ce soient des milliers de tulipes qui attirent des millions de touristes?).
Et pour le plus grand plaisir des touristes, mais aussi des Ottaviens, les tulipes ont été plantées dans une trentaine de spots différents de la ville. Ainsi, vous n’avez qu’à suivre les plates-bandes fleuries et vous laisser guider à travers les allées de la Colline du Parlement, du Parc des Commissaires, du Boulevard de la Confédération etc.
Quant au résultat, il est à la hauteur de sa promesse: enchanteur et magnifique. Les touristes s’arrêtent devant chaque variété de tulipes pour en admirer la couleur et l’élégance des pétales. Oh la belle rouge! Oh la belle jaune! On se croirait à un feu d’artifice floral ! Impossible de ne pas prendre une photo à chaque arrêt, c’est presque incontrôlable! Les passants n’hésitent pas non plus à se contorsionner dans de drôles de positions, pour se prendre en selfie (en égo-portrait comme on dit ici) devant leurs tulipes préférées. Nous croisons même bon nombre de femmes d’origine indienne qui ont revêtu leur plus beau sari pour se faire photographier dans ce décor. Des badauds endimanchés cherchent également à obtenir le plus beau cliché qui viendra peut-être illustrer un faire-part de mariage, habiller un cadre dans leur salon ou tout simplement alimenter leur profil Instagram. En fin de compte, la diversité des tulipes exposées ici est à l’image de la diversité culturelle et géographique des visiteurs venus les voir!
Et voilà, c’est par cette belle journée ensoleillée et fleurie que nous achevons notre week-end à Ottawa. C’est dommage, nous n’avons pas vu les chaises tulipes (en photo ci-dessous)!
Petite réflexion de Jc au moment de rentrer sur Montréal : Avec toutes ces images immortalisées ce jour-là, par tous ces touristes venus de tous horizons, il est fort à parier que nos trombines se retrouvent quelque part dans le monde, sur le coin d’une photo prise par un new-yorkais ou un pékinois, et sans qu’on en sache jamais rien!
Ici, le 21 mai, les tulipes étaient fanées depuis longtemps…pas le même climat!
Encore un superbe reportage, merci les bisounours:)
Les photos sont magnifiques Emilie, et l’article hyper plaisant. Bisouuuss