Road trip dans l’Ouest des Etats-Unis – Jour 33 – THE END – Sur la Route 66 et retour à L.A.!


Etats-Unis / samedi, décembre 7th, 2019

Jour 33

Date : Vendredi 6 décembre

Situation : Sur la Route 66 (en partie), entre Barstow et Los Angeles (Californie).

Point Météo : Nous nous levons avec le brouillard. Celui-ci disparaît peu à peu pour laisser place à un ciel voilé puis à la pluie.

Programme de la journée :

C’est un jour particulier puisque c’est aujourd’hui que nous rentrons à Los Angeles. Même si nous allons encore rester quelques jours à L.A, c’est donc la fin du road-trip qui approche. Retour au point de départ, la boucle est bouclée.

Ce matin, nous poursuivons notre petit bout de chemin sur les derniers kilomètres de la Route 66, en mode « No rush, take your time », comme pour retarder le moment fatidique de l’arrivée.

« Non mais tu les entends !? Ça fait plus d’un mois qu’ils sont en vacances, qu’ils vadrouillent à travers le pays, qu’ils nous font baver avec leurs photos et maintenant, ils se plaignent que c’est déjà fini ! »

  • Le Diner des années 50

Une fois le petit déjeuner avalé et nos dernières affaires rangées dans la valise, nous quittons l’hôtel de Barstow, en direction du Peggy Sue’s 50’s Diner, situé non loin de là. Ce diner rockabilly est à la fois un restaurant ouvert 24h/24 et une boutique de souvenirs qui appartient vraiment à Peggy Sue depuis les années 80. Il s’agit de la femme chantée par Buddy Holly dans la chanson éponyme (chanson reprise quelques années plus tard par John Lennon), devenue par la suite la première femme plombier de Californie !

Après avoir franchi l’arche de l’entrée en forme de juke-box, nous sommes accueillis par une Betty Boop dans un décor pastel. Nous faisons un petit tour dans la boutique de souvenirs, mêlant friandises et objets ringards à l’effigie d’Hollywood ou de Disney.

Nous décidons ensuite de nous installer sur l’une des banquettes du diner, pour boire un café ou un thé. En découvrant la carte remplie de plats et de tartes faits maison aux noms rigolos, nous regrettons immédiatement notre petit déjeuner à l’hôtel. Entre le Mickey Mouse Club Sandwich, le King Kong Monster Burger ou la Chuck Berry Pie, nous aurions bien cédé à la tentation.

Les serveuses, adorablement ridées jusqu’au cou, semblent avoir traversé les années en même temps que le dîner. Elles portent très bien leur uniforme turquoise et rose bonbon, du haut de leur paire de baskets blanches.

Comme souvent dans ce genre de lieu, les murs sont recouverts de photos de stars passées par ici, posant avec Peggy Sue et son mari. Les affiches d’Hollywood me suivent jusqu’aux toilettes des femmes, où je surprends un homme occupé devant un urinoir (un mannequin en fait…).

À l’arrière du restaurant, un petit parc invite les clients à prendre l’air autour de la mare aux canards partagée avec des tortues. Mais l’attraction principale reste le gorille géant entouré de dinosaures. Attention, des pancartes avertissent les clients : « Don’t feed the diner-saurs!  » .

  • Calico, la ville fantôme

Après ce retour dans les années fifties chez Peggie Sue, la visite suivante nous plonge encore un plus dans le passé. En effet, Calico est une ancienne ville minière datant de 1881. On y exploitait plus de 500 mines d’argent et de borax, faisant de Calico une ville prospère. Lorsque le cours de l’argent a brutalement chuté, la ville a été peu à peu abandonnée pour devenir une ville fantôme au début du XXe siècle. Dans les années 50, un entrepreneur décide de redonner vie aux lieux et de faire reconstruire la plupart des bâtiments, à partir des photos de l’époque.

Cela aurait pu être intéressant mais malheureusement, le site ressemble plus à un parc d’attractions (un peu mort, pour le coup), où la moindre activité ou visite est payante, en plus du ticket d’entrée (visite de la mine, petit train etc.). De plus, si quelques bâtiments comme l’école, le bureau du shérif ou le barbier ressemblent bien aux originaux, les autres structures ne sont en réalité que des boutiques de souvenirs ou de snacks. Nous n’apprenons pas grand-chose, dommage.

Finalement, la chose qui nous aura le plus marqué, c’est d’avoir croisé le même couple de français, pour la troisième fois, depuis le début de notre virée sur la Route 66.

  • Une ode à la Mother Road, à Victorville

Victorville est la dernière étape avant d’entrer dans l’agglomération de Los Angeles. Le terminus n’est plus très loin. Nous nous arrêtons ici pour visiter le California Route 66 Museum. L’entrée est gratuite, il commence à pleuvoir, alors nous n’avons rien à perdre.

Sans le savoir, nous sommes accueillis par la propriétaire des lieux, Barbara, une octogénaire fort sympathique qui nous demande d’où nous venons. Ensuite, elle nous présente le musée puis propose de nous photographier en tenue de Hippie dans un van Volkswagen. Elle est tellement enthousiaste que nous n’osons pas refuser (en plus, elle n’attend rien en retour, elle prend juste une photo avec notre appareil).

Nous faisons le tour du musée, qui est plutôt un ensemble d’items et d’articles entreposés dans un fouillis organisé, dédiés aux villes Californiennes traversées par la Route 66.

Dans une salle voisine, le mari de Barbara, un bien vieux monsieur, lit le journal devant un documentaire diffusé en boucle sur le musée (on peut même acheter la vidéo du documentaire à l’accueil mais je crois que notre magnétoscope est HS). Il nous demande d’où nous venons, ce que nous avons vu et où nous allons. Nous devons avoir un accent terrible ou il doit être très sourd (la vérité est sans doute entre les deux) car nous devons répéter trois fois que nous allons à Los Angeles avant qu’il comprenne. Dans la salle, une odeur nous dérange un peu…Alors que j’imagine que cela vient des vieux objets amoncelés ici, JC soupçonne le propriétaire de ne pas s’être lavé depuis le déclassement de la Route 66.

Dans la salle principale, Barbara nous tend une pièce de 25 cents et nous laisse choisir une chanson sur le vieux juke-box. Le disque des Beach Boys se soulève sous nos yeux et se met à tourner tandis que la tête de lecture vient se coller à lui. Le son est juste parfait.

Enfin, avant de partir, nous parlons un peu plus avec Barbara. Elle nous raconte que quand elle était plus jeune, elle habitait près de Chicago. Chaque été, elle prenait la Route 66 avec sa sœur, pour aller jusqu’à Santa Monica. Elles se relayaient pour conduire (jour et nuit) si bien qu’elles ne mettaient que trois jours à parcourir les 3500 km qui les séparaient de la côte Ouest, quand il fallait alors en moyenne 5 jours pour faire cette distance. Ses arrêts préférés sur la route étaient alors la Baleine Bleue (Oklahoma) et le Cadillac Ranch (Texas), avec ses voitures qui font l’autruche dans le désert.

Finalement, même si le musée en lui-même n’était pas très intéressant, nous gardons un bon souvenir de cette rencontre avec Barbara (un peu moins de l’odeur de son mari…).

(Quelques photos sont extraites de Wikipédia ou du site du musée.)

  • Dernier arrêt sur la 66 à San Bernardino

En arrivant à San Bernardino, nous retrouvons un petit bout de la Route 66 que nous avions perdue à plusieurs reprises dans la matinée. Il y a deux attractions principales à voir ici.

Un motel « a-tipi-que  » 

Le Wigwam Motel est un motel qui propose 19 chambres dans des habitations en forme de tipis. Rassurez-vous, ce ne sont pas de vraies tentes (c’est construit en dur) mais les « wigwam » font quand même illusion. Au total, sept motels de ce type ont été construits aux États-Unis entre les années 30 et 50 par Franck A. Redford. A la base, le premier motel avait pour but de mettre en valeur sa collection d’artefacts amérindiens réunis dans un museum-shop. Au vu du succès rencontré par les chambre-tipis, Redford décide de développer son concept. Petite particularité, le septième et dernier complexe situé à San Bernardino est utilisé à titre personnel par son propriétaire avant d’être ouvert au public.

 

Aujourd’hui, il ne reste plus que trois Wigwam Motels qui tournent encore, dont celui de San Bernardino. Il y a tout le confort nécessaire : un vrai lit, une salle de bain individuelle, la télé, un coin salon, une réception ouverte 24h/24 etc.

C’est un endroit assez prisé donc il vaut mieux réserver longtemps à l’avance. Par curiosité, nous avons cherché des photos de l’intérieur sur Booking.com. Il y avait apparemment des places pour le soir-même, à 87€ la nuit…

Enfin, pour l’anecdote, le Wigwam Motel attirait les clients avec différents slogans originaux, comme « Do it in a Tee Pee  » , à l’époque où les chambres pouvaient être louées à l’heure…

Le premier Mac Donald’s au monde

Le Mac Donald’s de San Bernardino est un peu spécial car si vous y allez pour commander un Big Mac, vous repartirez bredouille et affamé! Il s’agit en fait du tout premier Mac Donald’s, ouvert en 1940 par les frères Richard et Maurice McDonald.

Aujourd’hui il ne sert plus de hamburgers mais il a été reconverti en musée. Des pages de journaux nous racontent l’histoire de ces deux frangins qui sont passés à côté d’une fortune colossale en acceptant de vendre leur méthode de préparation de burgers à un certain Ray Kroc, qui lui, est à l’origine du succès planétaire de la marque. Cela dit, à part ces quelques pages d’histoire accrochées aux murs, le musée est encore une fois une simple accumulation d’objets en lien avec Mac Donald’s.

  • Un dernier clin d’œil

Cette incursion dans l’histoire de Mac Donald’s donne une idée à JC qui nous emmène cette fois-ci à Downey dans la banlieue de Los Angeles. Une heure et demie plus tard, nous voilà devant le plus vieux Mac Donald’s des États-Unis, toujours en service! Pendant le trajet, dans la voiture, JC réalise que c’est la première fois qu’il fait autant de kilomètres pour aller au McDo ! Un comble, quand on connaît notre désamour pour le genre de bouffe qu’on y sert…

Ouvert le 18 août 1953, le fast-food est encore dans son jus, avec son enseigne à une seule arche surmontée de Speedee, la première mascotte de la marque. Au-dessus du comptoir, une pancarte rappelle le coût de la vie et d’un burger à l’époque, à savoir 15 cents, tout en le comparant à celui d’aujourd’hui.

Comme déjà lors de son ouverture, c’est un drive-in et non un vrai restaurant où l’on peut s’installer (même s’il y a un petit espace avec des tables et des bancs sur le côté). La plupart des clients viennent commander au comptoir avant de se réfugier dans leur voiture pour manger leur burger-frites.

Ainsi, c’est en mordant dans un délicieux cheese-burger devant le plus vieux Mac Donald’s que nous terminons ce road-trip dans l’Ouest Américain. Il faut parfois savoir se sacrifier quand on se rend dans un lieu aussi emblématique, symbole de toute la puissance des Etats-Unis!


Retour à Long Beach, chez Maxence et Erin. Ce week-end, nous allons choisir un sapin de Noël et le décorer avec eux (une activité bien étrange quand il fait 20 degrés dehors). Il faudra aussi vider la valise et faire une lessive avant de refaire les quatre valises qui contiennent toute notre vie depuis ces deux dernières années. Ensuite, décollage mardi pour Paris, avec un vol de nuit en A380. Arrivée prévue mercredi, si tout va bien…Le temps de remettre toutes nos idées en place, nous vous ferons un dernier petit article « bilan » du road-trip. A bientôt!

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