L’heure du bilan, après 6 mois


La vie icitte / samedi, juin 16th, 2018

15 juin 2018. Cela fait 6 mois que nous avons débarqué à Montréal, un certain 15 décembre 2017, par des températures plus que négatives, au milieu d’une tempête de neige.

Aujourd’hui, nous avons fait notre valise. Pas pour rentrer en France (pas encore) mais juste pour faire de la place dans nos placards!

Bye bye, les gros pulls en laine qui gratouillent; les collants chauds à mettre sous le jean et les vêtements techniques Queschua qui témoignent de notre origine française. Bye bye mon petit bonnet turquoise qui m’a sauvé la vie bien des fois, et surtout celle de mes oreilles. Je vous range dans la valise, le temps de l’été, mais je sais qu’on se reverra bientôt (le plus tard possible serait le mieux !).

Alors, après 6 mois de vie ici, quel est le bilan ? Voici quelques réponses aux questions que l’on nous pose le plus souvent…

  1. Est-ce que c’est vrai que les gens sont gentils ici ? OUI, globalement. Le chauffeur de bus dit bonjour à tous les passagers qui montent à bord, des inconnus se complimentent dans la rue sur le choix de leur tenue, le serveur du restaurant vous promet de se mettre en quatre pour vous servir etc. De plus, les gens se tutoient assez facilement (sans doute un héritage du you anglophone), ce qui rend les échanges tout de suite plus friendly. En revanche, fait très paradoxal, ne vous avisez pas de dire bonjour à des inconnus dans l’ascenseur, car ils vous répondront uniquement d’un œil silencieux et interrogateur « On se connait ? » Enfin, comme partout, il y a des excités qui klaxonnent pour un rien dans la rue, des paranos qui vous insultent parce vous avez accidentellement touché leur bras dans le métro et des haut-perchés qui parlent tout seul, souvent pour raconter des histoires qui n’ont ni queue ni tête! Mais dans l’ensemble, Montréal est une ville de gentils Bisounours, où il fait bon vivre…et où le taux de criminalité est relativement bas (23 meurtres à Montréal en 2016 contre 762 à Chicago sur la même période)!
  2. Est-ce qu’on mange bien ici ? OUI, très bien même! Et figurez-vous que la poutine, préparée avec des ingrédients de qualité, c’est très bon, même quand il fait chaud! Mais au-delà des spécialités québécoises (réputées, souvent à juste titre, pour tenir au corps), c’est la diversité de la cuisine qui est passionnante ici. Montréal regorge de restaurants aux spécialités des quatre coins du monde si bien qu’on pourrait manger dans un pays différent tous les jours ou presque! Il y a aussi un vaste choix de bières locales, avec bon nombre de bars qui brassent leurs propres mélanges sur place. Par ailleurs, le marché du bio/végétarien/végan est très développé, aussi bien du côté des restaurants que des commerces, avec un rapport qualité/prix plutôt abordable. Nous avons maintenant pris nos repères en matière de courses (épicerie bio, supermarché du coin super pas cher, panier bio hebdomadaire, magasin de vrac). Enfin, ce n’est pas forcément lié à notre venue ici, mais je teste de plus en plus de recettes végétariennes et j’apprécie de plus en plus cette cuisine (et JC aussi!).
  3. Est-ce que les produits français nous manquent ? OUI et NON. JC dit être en manque de fromage mais il exagère un petit peu tout de même! Se procurer du fromage français est tout à fait réalisable, à condition, certes, de se rendre aux bonnes adresses et d’y mettre le prix. D’un autre côté, avant de se déclarer officiellement en manque de fromage français, il faudrait peut-être s’intéresser aux fromages locaux, non? Je suis sure qu’il existe de très bons fromages canadiens, délicatement affinés, cachés quelque part parmi toutes ces pâtes molles insipides au lait pasteurisé que l’on voit un peu partout! Mais vous savez quoi? Je pense que ce dont rêve JC, ce n’est pas d’un simple morceau de fromage, non, mais plutôt d’un perfect combo associant un généreux morceau de clacos coulant, une petite tranche de baguette croustillante et un bon verre de vin rouge! De mon côté, vous allez dire que je vous prends pour des bonnes poires, mais je suis nostalgique de…pommes! Si, si, c’est vrai, et notamment des bonnes pommes que nous allions choisir au verger de Fondettes. Méfiez-vous des pommes ici, car elles brillent plus par leur peau que par leur goût!
  4. Est-ce qu’on a pris l’accent québécois ? NON, oh my god, non, heureusement! Et on a encore du mal à le comprendre! Mes collègues ayant peu, voire pas d’accent, et JC travaillant seul à la maison, notre oreille manque encore de pratique. En revanche, on commence à se familiariser avec quelques expressions locales: J’ai encore perdu ma tuque! Y’avait-tu la line au musée? As-tu apporté ton lunch? C’est correct? Ça s’ra pas bien long! Ça va bien? Bonne fin de semaine! Parallèlement, notre accent anglais s’est peut-être légèrement amélioré, car nous sommes souvent confrontés à un mélange de français/anglais. D’ailleurs, dans les magasins, il n’est pas rare que les vendeurs vous accueillent par un Bonjour-Hi pour savoir dans quelle langue vous parler par la suite. Mais si JC se débrouille très bien en anglais (il n’aurait presque plus besoin des sous-titres quand on regarde un film anglophone), je suis pour ma part bien loin d’être bilingue!
  5. Est-ce que la vie est plus chère qu’en France ? OUI et NON. Tout ce qui concerne la téléphonie et Internet est plus cher qu’en France (ils sont vraiment en retard ici!). La place de cinéma est plus chère qu’en France (plus de 10€ la séance et sans le pop-corn en plus, sauf le mardi où elle est à 4,50€). Côté logement, en ce qui nous concerne, c’est tout à fait raisonnable, sachant que nous sommes dans un quartier plutôt prisé de Montréal. En effet, notre loyer, qui comprend les charges (eau, électricité, chauffage, assurance), atteint un montant assez proche de ce qu’on dépensait en France (charges comprises). L’essence est moins chère qu’en France mais il faut renouveler son permis tous les ans. Un café ou un thé à emporter vous coûtera environ peanuts mais vous habiller ou manger du chocolat vous coûtera un bras et vous savez ce qu’on dit : pas de bras, pas de chocolat! La vente de vêtements d’occasion (quasi-neufs) est toutefois très tendance! Il faut aussi veiller à ne pas se laisser tromper par le montant des taxes que l’on découvre souvent seulement au moment de passer à la caisse. Enfin, que vous alliez au restaurant, dans un café ou à la boulangerie, n’oubliez pas le tip (pourboire), puisque le service n’est pas compris (sachant que vous pourrez mettre entre 10 et 20% du montant de la note, selon votre niveau de satisfaction).
  6. Est-ce qu’on a vu des caribous, des ours ou des baleines? NON, pas encore. Mais on voit des écureuils tous les jours! Et quand on en croise un dans la rue, on s’arrête encore, rien que pour le regarder manger un reste de poubelle (c’est tellement cute!). Ce genre d’attitude nous trahit d’ailleurs auprès des passants qui comprennent, rien qu’en voyant notre air béat, que nous ne sommes pas d’ici! En effet, les Montréalais n’aiment pas trop les écureuils et un arrêté municipal interdit même de nourrir ces rongeurs considérés comme des nuisibles! Mais sachez qu’il n’y a pas que des écureuils en ville! Même en pleine heure de pointe, si vous tendez bien l’oreille, vous pourrez peut-être entendre quelques mouettes se battre pour un quignon de pain trouvé au bord d’un trottoir! Oui, oui, des mouettes! A la maison, on a aussi un chat très bavard et câlin qui s’invite de temps en temps, à l’heure du goûter ou du souper. Nous n’avons pas encore croisé de caribous, d’ours, d’orignaux, de wapitis mais il est vrai que ça ne court pas les rues à Montréal! Quant aux baleines, nous essaierons d’aller les observer près de Tadoussac cet été.
  7. Est-ce que notre quotidien est différent ? OUI et heureusement…sinon l’expérience n’aurait pas d’intérêt finalement! On va parfois bruncher le dimanche, on s’achète régulièrement un café à emporter, on utilise énormément les transports en commun et on marche beaucoup (puisqu’on n’a plus de voiture), on va faire nos courses avec une petite charrette de grand-mère (pour la même raison que précédemment), on achète notre lessive à la pharmacie, on fréquentes des cinés anglophones (et pour voir des films sans sous-titres, if you please!), JC passe beaucoup de temps à me réexpliquer les films anglophones qu’on a vus sans sous-titres (I’m joking), on fait du Bixi (vélo en libre service), on se rend à des festivals en tout genre…
  8. Est-ce qu’il y a des choses qui nous ont vraiment étonnés en découvrant Montréal? OUI. Le look des Montréalais, et surtout des jeunes. Ici, avoir plusieurs tatouages sur une surface non négligeable du corps constitue presque la norme. Même chose avec les piercings, qui sont très souvent localisés au niveau de la cloison nasale de leurs propriétaires. Ne parlons pas non plus des amateurs d’écarteurs dont l’envergure transforme les lobes d’oreilles en doseurs de spaghettis ! Je dirais que la mode capillaire est également tirée par les cheveux : vous pouvez demander n’importe quelle couleur du spectre de lumière à votre coiffeur ou même vous faire la totale « arc-en-ciel », ou bien vous faire raser les cheveux sur les côtés, même si vous êtes une fille (une version extrême du « bien dégagé derrière les oreilles », en quelque sorte!). Côté vestimentaire, c’est assez libre : mettre des chaussettes de la même couleur n’est pas obligatoire ; sortir en costume-tong n’est pas incongru et les jeans gruyère qui ont plus de trous que de tissu ont la cote. Mais finalement, après quelque mois passés ici, on s’habitue à ces jeunes qui revendiquent leur liberté d’expression à travers leur look. Chacun s’habille comme il veut, sans craindre d’être jugé, et sans juger les autres en retour. Autre point qui nous a étonné en arrivant : dans la rue, ça sent l’herbe! Et je ne parle pas de l’odeur du gazon fraîchement tondu mais bien de l’odeur caractéristique du cannabis. D’ailleurs, cela fait tellement partie des mœurs ici, que la consommation de cannabis (le pot) est en cours de légalisation, même si cela fait encore débat. En tout cas, vous pourrez bientôt commander votre herbe en ligne et vous la faire livrer directement chez vous (on trouve de tout, maintenant sur Internet!).
  9. Est-ce qu’on s’est fait des amis ? NON pas vraiment…Les gens sont gentils certes, mais c’est un peu chacun chez soi. De plus, ça reste difficile pour nous qui sommes assez timides de créer du lien. Il faudrait sans doute que l’on fasse plus d’efforts. Mais pour l’instant, ma meilleure copine, c’est JC et c’est très bien comme ça ! Et puis pourquoi se chercher de nouveaux amis quand on vous a, vous? Au passage, un grand merci aux applications Skype, Messenger et Whatsapp qui nous permettent de vous écrire, de vous parler et de vous voir en en claquement doigt, ou plutôt en clic! Sachez que le bon déroulement de notre expérience canadienne passe aussi par l’équilibre que nous apportent ces échanges réguliers avec vous (c’est beau!).
  10. Est-ce qu’on a fixé une date de retour en France? NON, pas pour l’instant. Mon contrat s’arrête au 1er janvier 2019 mais nous ne savons pas encore si nous prolongeons encore un peu l’aventure ou pas. Ce qui est sûr, c’est que nous serons en France aux alentours du mois de juin 2019, pour de grands événements en famille et entre amis que nous ne pouvons manquer sous aucun prétexte!

Alors quoiqu’il arrive, à bientôt!

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