C’est un article bien banal qui vous attend ici…En même temps, on ne peut pas vous servir de croissants à chaque parution, car vous en feriez une indigestion (pour ceux qui n’ont pas encore lu l’anecdote du croissant, c’est par là que ça se passe)!
Nous sommes aujourd’hui le 5 Mai. Cette date vous évoque quelque chose? Oui? Vous êtes trop forts! C’est effectivement la date anniversaire de la (pitoyable) mort de Napoléon sur l’île de Sainte-Hélène. On fêtera d’ailleurs le bicentenaire de sa mort dans 3 ans (comme le temps passe vite)! C’est aussi mon anniversaire, ou plutôt ma « fête » si on reprend l’expression d’ici.
La veille du jour J, quelqu’un m’a demandé quel âge ça me faisait. Quand j’ai répondu « 34 ans », on m’a répondu « Ah oui… effectivement, arrivé à ce stade, on ne demande plus… ». Et vlan, prends ça dans ta face! Aïe aïe aïe, je peux vous dire que j’ai encore les marques de cette grosse claque sur mon visage (à moins que ce soit une nouvelle ride?).
Alors, qu’est-ce qu’on fait pour fêter sa 34ème bougie (ou oublier son chagrin) quand on est à 8 000 km de la maternité qui vous a vu naître? Voici quelques éléments de réponse…
Déjà, vous pouvez vous dire que, même si vous avez des rides aujourd’hui, vous avez au moins perdu ce teint jaunâtre que vous affichiez le jour de votre naissance et surtout ce duvet brun dans le cou (j’ai dit le COU!). Mais ça, finalement, vous pouvez y penser n’importe où…
Alors pour un peu de réconfort, si vous êtes à Montréal, vous pouvez prendre la direction du Village, un quartier très animé et coloré de Montréal, à la fois gay et très gai. En sortant de la station du métro, dirigez-vous vers les hommes-pancartes (il en existe des deux sexes) qui proposent des free hugs (câlins gratuits). Abandonnez-vous quelques secondes dans les bras de ces inconnus bienveillants (et oui, on a testé!). Déambulez ensuite dans la Rue Sainte-Catherine, décorée par une multitude de guirlandes colorées. Vous remarquerez rapidement que ces guirlandes (de boules…) forment un arc-en-ciel au-dessus de votre tête, et reprennent ainsi les couleurs du drapeau de la communauté LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuelle et Transgenre), qui flotte aux différents coins de la rue.
Restez dans cette ambiance chaleureuse et faites une halte au Kamehameha pour égayer vos papilles. Ce petit snack-bar Haïwen est réputé pour ses poké bowls. Il s’agit d’un plat tendance d’origine hawaïenne, à mi-chemin entre le shirashi japonais et le ceviche péruvien. En gros, c’est un sushi « déconstitué »: du poisson cru mariné coupé en petits morceaux (« poké » signifiant « dés« ), servi dans un petit bol (bowl) sur un lit de riz ou de salade, auquel vous pouvez ajouter tout un choix d’ingrédients santé (graines de sésame, amandes, algues, avocat, mangue etc.), le tout pour un plat équilibré et diététique! Et si vous êtes végétariens ou fâchés avec le poisson cru, sachez qu’il existe des versions vegan !
Bon, c’est tellement léger qu’après ça, vous pourrez vous permettre de prendre un petit dessert…Que direz-vous d’une « glace-poisson ». Alors, non ce n’est pas de la glace au poisson (beurk!) mais une glace servie dans un cône en forme de poisson!
Mais d’où ça vient? Cette fois-ci, c’est au pays du Soleil Levant que l’on doit cette tendance! Pour la petite histoire, le Tayaki (dorade cuite en japonnais) est une gaufre traditionnelle du Japon, qui a la forme d’un poisson. Cuit dans la friture il est ensuite fourré avec de la pâte de haricots rouges, de la crème pâtissière ou du chocolat. Un jour, un célèbre glacier japonnais a eu l’idée d’ouvrir sa gueule (pas la sienne, celle du poisson) et d’utiliser ce biscuit ainsi transformé à la place du traditionnel cône en gaufrette pour y servir ses crèmes glacées ! Depuis, le concept a traversé l’océan pour faire fureur aux Etats-Unis, notamment à New York, puis plus généralement en Amérique du Nord.
Si la glace n’a pas suffi à vous remonter le moral, il ne vous reste plus qu’à retomber quelques instants en enfance. Pour cela, prenez la direction de la Place des Arts, dans le quartier des spectacles, et profitez des attractions mises à disposition par la ville, pour fêter l’arrivée des beaux jours : fontaines et jeux d’eau, tables de pique-niques, balancelles, échiquier géant.. Allongez-vous dans un transat, déchaussez-vous et plongez avec volupté vos orteils dans le gazon (synthétique, certes, mais vous êtes en plein centre-ville quand même!). Et surtout, attendez votre tour pour faire de la balançoire musicale!
Profitez encore un peu de la journée. Asseyez-vous sur les marches de la place et regardez les passants déambuler, en bottes ou en flip-flops (des tongs!). Faites aussi un peu de magazinage dans un mall, car avec l’arrivée du printemps, il est temps de remplir votre armoire de chandails plus légers!
Pour finir cette belle journée, reprenez la direction de votre quartier, le Plateau, et mêlez-vous aux festivités du Cinco de Mayo, par exemple dans ce bar au nom évocateur, Les Torchés! Le Cinco de Mayo est une fête mexicaine largement célébrée aux Etats-Unis et au Canada, en mémoire de la bataille de Puebla (5 mai 1862), pendant laquelle les républicains mexicains ont courageusement vaincu les troupes françaises, libérant ainsi l’état des ambitions impérialistes de Napoléon III. Même si vous avez laissé votre sombrero à la maison, laissez-vous porter par cette ambiance caliente et festive puis trinquez à votre santé avec une mule de Mexico (bien entendu, je ne parle pas de l’animal issu des amours entre un âne et une une jument, mais de ce cocktail traditionnellement servi dans une tasse en cuivre, à base de bière de gingembre et de jus de citron vert, auquel on ajoute l’alcool de son choix, comme de la vodka pour la mule de Moscou, et de la tequila, pour la mule mexicaine).
Allez, Santé! Cheers! Salud! Et bonne fête!
Encore un super article! Style très vivant! Bravo Emilie!