Pour clore ce chapitre sur Québec, voici un dernier aperçu de notre séjour, sous la forme d’un guide condensé (si, si, je vous jure que c’est condensé).

Commencez par un petit tour, les pieds dans l’eau (ou presque)

Si vous n’êtes pas tentés par la traditionnelle « chasse aux cocos » du matin de Pâques (i.e. la chasse aux œufs), prenez la direction du Marché couvert du Vieux Port de Québec. Là, laissez votre curiosité vous guider à travers les différentes allées. Vous constaterez en premier lieu que l’étal des poissonniers a un franc succès. Vous approcherez alors pour comprendre que la tête d’affiche du repas dominical n’est autre que le Crabe des Neiges! Alors non, non, ce n’est pas un crabe traqué dans les montagnes enneigées mais bel et bien un crabe pêché dans les eaux glacées du Saint-Laurent, à partir du mois d’avril. Ses pattes géantes lui donne un air drôlement menaçant, mais cela ne décourage en rien ses fans qui le vénèrent pour sa chair tendre et délicatement parfumée (les commandes de certains clients atteignant plus d’une douzaine de crabes!)! Vous serez sans aucun doute amusés de voir comme le poissonnier emballe religieusement « la marchandise » dans d’énormes sacs transparents, faisant office de panier de crabes éphémère. Profitez de votre présence au marché pour vous offrir du sirop d’érable extrait la veille et conditionné en « canne » (le meilleur sirop d’érable est parait-il celui qui est vendu dans ces boites de converse de la taille d’une canette de soda). Laissez-vous tenter par les dégustations de spécialités à base de bleuet, cette petite baie emblématique du Canada, proche de la myrtille. Faites un tour dans la traditionnelle épicerie fine dont les rayonnages de thés et d’épices vous feront tourner la tête, tant par leur multitudes que leurs parfums!

Si les parfums sont trop entêtants, sortez et prenez l’air sur le Vieux-Port, au bord du Saint-Laurent. Marchez sur les quais et profitez des rayons du soleil, même si vous n’en percevez pas la chaleur (maudit vent!). Ecoutez les mouettes qui passent au-dessus de vos têtes et qui se moquent de votre face de touriste congelé! Malgré son allure industrielle, le port dégage un certain charme, avec son panorama sur les îles voisines et son point de vue sur le Château Frontenac.

Faites connaissance avec le Petit Champlain (« So cute »!)

En vous éloignant du port, découvrez le quartier historique du Petit Champlain, situé au-dessus du port et en contre-bas des remparts. Débutez par la place Royale, afin de saluer la statue de notre bon Louis XIV. Ensuite, consacrez-vous à l’activité la plus appréciée des touristes dans ce quartier : déambuler, flâner, musarder ! Promenez-vous dans les ruelles pavées. Arrêtez-vous dans les petites boutiques d’artisanat local qui proposent laine, cidre, beurre d’érable etc. Discutez avec les commerçants : vous serez surpris de constater qu’ils sont très accueillants, curieux de savoir d’où vous venez, et fiers de leurs produits. Laissez l’eau vous monter à la bouche devant le menu des petits restaurants comme « Le lapin sauté ». Jouez aux touristes en vous faisant une « tire d’érable » : présentez-vous au stand de « tire » où l’on vous versera un trait de sirop d’érable chaud sur un rectangle de neige; patientez quelques secondes puis utilisez un bâtonnet en bois pour enrouler tout autour le sirop d’érable qui se solidifie ; ouvrez grand la bouche et consolidez votre bonbon mou en le pressant contre votre palais; ressortez-le de la bouche puis dégustez-le, comme une sucette!  A la fin de votre petit tour, si la magie opère, vous vous surprendrez à penser (et peut-être même avec l’accent québécois), qu’ici, c’est « vraiment trop cute » ! Enfin, pour un rejoindre la partie haute de la ville, empruntez le célèbre escalier « Casse-cou » (mais sachez qu’il en existe des biens plus raides à Québec!) ou prenez le funiculaire qui vous conduira aux pieds du château Frontenac (encore lui!).

Offrez-vous un moment de culture

Pour une première visite de la ville, nous vous conseillons de vous arrêter au Musée de la Civilisation. N’arrivez pas trop tôt le jour de Pâques, car vous serez gentiment refoulés par les vigiles, en attendant la fin du brunch organisé pour l’occasion (et oui, même au Musée, on brunche!).

Si vous êtes plus chanceux que nous, vous pourrez découvrir l’histoire des peuples autochtones (exposition pourtant permanente, inaccessible ce jour). Si vous êtes aussi chanceux que nous, vous pourrez également découvrir des expositions dédiées aux objets qui ont marqué les esprits (« Sortir de sa réserve, 400 objets d’émotion »), aux hommes qui ont contribué à la construction de la ville (« De trappeurs à entrepreneurs »).  Expérimentez les illusions d’optique mises en scène par « Observer, L’Expo qui déroute ». Et imprégnez-vous de l’exposition « Dallaire, de l’idée à l’objet » et préparez vos anecdotes culturelles qui vous feront briller à votre prochain dîner mondain : « Saviez-vous que c’est à ce cher Dallaire que nous devons à la fois le design du BIXI (le vélo en libre-service de la ville de Montréal), du métro de Chicago et de la flamme olympique des JO de Montréal de 1976! Étonnant, non? ».

Allez, ça suffit pour la parenthèse culturelle…Vous savez d’ailleurs ce qu’on dit : « La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale! ». En parlant de confiture, vous n’avez pas un petit creux, vous?

Reprenez des forces

Pour débuter la journée, réveillez vos sens avec un merveilleux petit café fraîchement moulu, chez le  micro-torréfacteur Cantook (rassurez-vous, le monsieur qui sert le café a une taille tout à fait raisonnable). Pour les plus gourmands, laissez-vous tenter par les viennoiseries géantes qui trônent sur le comptoir et qui attendent patiemment d’être englouties! Elles sont bien meilleures que chez Paillard qui se targue (à tort) de faire le meilleur croissant du Québec!

Pour le dîner (i.e. le déjeuner, pour nous français), vous avez l’embarras du choix! Si trop de choix pour vous est synonyme d’indécision, foncez au café Saint-Smith. Vous y apprécierez la déco, l’ambiance et la carte de soupes/salades/sandwiches. Vous y trouverez aussi un précieux lexique qui vous apprendra (ou rappellera) la différence entre un macchiato et un cortado. Si vous cherchez quelque chose de plus élaboré, prenez place à « La Bûche », une adresse très appréciée à la fois des touristes et des locaux, qui sert des plats typiquement québécois dans une ambiance « bûcherons ». Si les saveurs du pays vous manquent, Québec est une destination idéale pour des renouer avec vos plats français préférés. Fuyez toutefois les adresses françaises qui proposent une carte un peu caricaturale, où s’affrontent bouillabaisse, choucroute, cassoulet, moules marinières et cuisses de grenouille ! Poussez plutôt la porte d’une vraie crêperie bretonne pour déguster une vraie galette de sarrasin avec une bonne bolée de vrai cidre! Pour avoir du fun, passez votre soirée au pub Korrigane » où vous pourrez déguster leur bière du même nom avec un Fish and Chips (proposé avec ou sans Chips!), tout en profitant d’un match d’impro (et si vous ne comprenez rien à ce que racontent les comédiens, rassurez-vous, c’est à cause de l’accent, pas de la bière!).

Et pour finir votre séjour en beauté, offrez-vous le 7ème ciel (ou le 31ème étage de l’observatoire de Québec).

Et si avant de partir, vous preniez un peu de hauteur pour voir la ville une dernière fois (jusqu’à votre prochain séjour, car pour sûr, vous reviendrez cet été!) et sous un autre angle! Prenez un ticket à l’Observatoire de la Capitale et montez les trente-et-un étages qui vous conduiront jusqu’à cette vue à 360° sur Québec (pas de panique, il y a un ascenseur!). Prenez votre temps pour observer la ville et son fleuve, repérez les endroits que vous avez visités, étudiez le relief de toutes ces îles qui vous entourent, et réalisez qu’au-delà de l’horizon, se cachent des destinations comme Paris ou Cuba! Avant de reprendre l’ascenseur qui vous ramènera sur Terre, profitez des infographies et glanez vos dernières anecdotes sur Québec et le Canada…

Voilà, c’est (enfin) fini, pour notre récit sur Québec. On espère vraiment pouvoir y retourner cet été, pour voir la relève de la garde (et saluer la mascotte Batisse aux sabots d’or), narguer les mouettes du vieux port (parce qu’il fera chaud cette fois-ci), et manger des glaces sur la terrasse Dufferin (parce qu’il fera vraiment plus chaud)!