Jour 23
Date : Mardi 26 Novembre
Situation : Antelope Island State Park, près de Salt Lake City (Utah). C’est une destination connue pour ses bisons, à ne pas confondre Antelope Canyon (Arizona), réputée pour ses gorges profondes.
Point Météo : Entre -3 et 2 degrés mais avec des températures ressenties bien inférieures. Le ciel a changé plusieurs fois d’idée, proposant parfois du soleil, parfois de la neige.
Ce qu’il faut savoir sur le Parc d’Antelope Island et le Great Salt Lake:
- Située près de Salt Lake City, capitale de l’Utah, Antelope Island est la plus grande île du Grand Lac Salé. Parfois surnommé la mer morte américaine, le Great Salt Lake présente une concentration en sel quatre fois plus élevée que celle de l’océan! On y flotte donc très facilement.
- En 1893, deux hommes ont l’idée d’importer 12 bisons sur l’île (espèce alors en voie d’extinction) et de faire payer les touristes pour les voir et surtout les chasser. En 1981, l’île devient un parc d’état et la chasse touristique cesse. Antelope Island devient une réserve naturelle où les bisons vivent en totale liberté.
- Même si les bisons sont les stars des lieux, il y a également toute une diversité d’espèces animales à admirer à Antelope Island, comme des antilopes (logique!), des cerfs, des coyotes, des blaireaux, des oiseaux etc.
Programme de la journée:
- Une arrivée sur l’île peu prometteuse
Quelques kilomètres après avoir traversé Salt Lake City, nous arrivons au poste de péage pour traverser la digue qui permet de rejoindre Antelope Island. Comme il s’agit d’un parc d’état et non fédéral, le pass annuel n’est pas accepté mais l’accès coûte seulement 10 dollars par véhicule.
En arrivant au Visitor Center, nous hésitons entre nous lancer dans un trail ou parcourir l’île en voiture (même si la route principale ne longe qu’un côté de l’île et qu’il n’en existe aucune autre qui fait le tour complet). Le froid et le début d’une tempête de neige nous orientent vers l’option numéro 2.
La chasse (pacifique) aux bisons est ouverte ! Toutefois, nous avons beau ouvrir les yeux, la neige réduit largement la visibilité. Quelques voitures sont arrêtées sur le bord de la route, signe qu’il y a quelque chose d’intéressant à voir. Quoi, ces gros points noirs au loin ? Et bien quoi, ce sont juste des rochers ? Ah oui, mais des rochers qui bougent !!! Malheureusement, même avec les jumelles, nous distinguons très mal les bisons qui nous font face… Impossible de faire des photos. Arrivés au bout de la route, nous faisons demi-tour, un peu déçus…
- Buffalo Point
Peut-être qu’en prenant un peu de hauteur, nous aurons plus de chances de voir quelque chose. Nous prenons donc la direction de Buffalo Point, un point de vue atteignable en 20 minutes à pied. En un rien de temps, le ciel se dégage et fait place au soleil. Nous arrivons à voir quelques bisons sur la plaine. Ils sont encore loin mais notre niveau de confiance remonte un peu.
Début de l’ascension du Buffalo Point à pied. Des bouses fraîches monumentales déposées sur le côté du sentier nous rappellent que l’on peut croiser le maître des lieux à tout moment. Au sommet, la vue sur le Grand Lac Salé et sur les Rocheuses est magique.
En s’approchant un peu plus, nous le voyons enfin, là, en train de paître, moins de cent mètres : un BISON ! Bon d’accord, il est tout seul mais c’est suffisant pour nous réjouir. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir ce genre de mastodonte en liberté, dans son habitat naturel ! Nous restons un long moment à l’observer. JC, qui s’est rapproché, parvient à le photographier sous toutes les coutures, caché derrière un rocher.
- Un pique-nique en bonne compagnie.
15h. Nous choisissons un joli panorama pour pique-niquer dans la voiture (oui, encore). Alors que j’avale un bout de sandwich, j’aperçois quelque chose qui bouge dans un buisson. Manquant de m’étouffer, je tente de prévenir JC : « Ah ça, c’est pas un…! Ah ça, c’est pas un…! » . Comprenez « Ah ça, c’est pas un bison, mais une antilope ou quelque chose comme ça! » . Ni une, ni deux, JC troque son casse-croûte pour son trépied et son bazooka et part mitrailler la bête, oubliant même de remettre son manteau, tandis que je reste au chaud dans la voiture àprofiter du spectacle. Finalement, ce que nous prenons pour une antilope est un jeune cerf mulet mais ce n’est pas grave!
En reprenant la route, JC remarque deux formes qui descendent furtivement la colline, en rasant le sol. Les jumelles nous révèlent qu’il s’agit de coyotes. C’est reparti pour une séance photo à l’extérieure pour JC et un spectacle au chaud dans la voiture pour moi (il ne manque plus que le pop-corn!).
- Une fin de journée pleine de succès
Le soleil commence à décliner. Plutôt que de quitter l’île, nous repartons sur la première route parcourue sous la neige ce matin. Le temps s’est dégagé depuis et la lumière est particulièrement belle à cette heure de la journée.
Nous avons bien fait car cette fois-ci, nous rencontrons des troupeaux entiers de bisons près du bord de la route, voire même sur la route ! Il y a aussi des petits.
Un peu plus loin, des coyotes courent littéralement sur le lac (peu profond à cet endroit), certainement à la recherche d’une proie pour le dîner. Un rapace les observe avec nonchalance, haut perché sur son arbre…
Vous l’aurez compris, aujourd’hui, nous nous sommes retrouvés au cœur d’un safari 100% nature, dans un décor splendide. Même si nous n’avons pas vu d’antilopes (le ranger nous avait prévenus qu’il fallait vraiment être lucky pour ça), Antelope Island nous a livré quelques-uns de ses secrets. Mais sans la persévérance et les talents de chasseurs d’image de JC, je ne sais pas si nous aurions pu écrire cet article.
Note : Alors JC, même si je râle quelque fois à t’attendre dans le froid, le temps pour toi de changer d’objectif, de sortir le bazooka, de rechanger d’objectif, de filmer avec la caméra à 360 degrés, de filmer avec l’autre appareil, de faire un selfie comme ceci, de faire un selfie comme cela, de doubler la photo juste au cas où, et de re-rechanger d’objectif, sache que je sais que tu fais ça pour nous et que grâce à toi, nous aurons beaucoup (beaucoup) de souvenirs de ce magnifique road-trip. Alors pardon si je fais parfois ma mauvaise tête et merci, merci, merci pour tout! Et puis au pire, si je m’impatiente, je peux toujours t’attendre dans la voiture avec du pop-corn!