Triple-escapade au parc de la Gatineau (Ottawa)


Culture, Nature / vendredi, juin 1st, 2018

 

Si vous saviez comme les Ottaviens (les habitants d’Ottawa) sont chanceux! Ils n’ont qu’à claquer des doigts (et 15 minutes de voiture plus tard), ils se retrouvent projetés en pleine nature, au cœur du Parc de la Gatineau. Situé dans la province de Québec, dans la région de l’Outaouais, ce parc fédéral qui s’étend sur plus de 300 m² propose à la carte : des paysages très variés, des kilomètres de sentiers de randonnée et de pistes cyclables, une cinquantaine de lacs et toute une foultitude d’activités destinées aux familles, aux amoureux du sport et aux amoureux tout court, en quête de balades dominicales.

C’est dimanche, nous sommes à Ottawa et nous sommes amoureux, alors Bingo! Tous les critères sont réunis pour que l’on s’offre aujourd’hui notre escapade nature au Parc de la Gatineau. Et comme on a plein de place dans notre voiture de location (j’ai l’impression de radoter mais je vous ai dit qu’on avait été surclassés?) et parce qu’on est trop sympa, on vous embarque avec nous! Pour connaître le reste du programme de notre week-end, vous pouvez lire cet article en attendant la suite!

Première escale : Le Lac Pink

Pour notre première escale de la journée, nous nous arrêtons au Lac Pink, un des lacs les plus célèbres de la région, en raison de sa couleur. Pas si vite, vous faites fausse route! Je vous imagine déjà en train de rêver à un lac romantique aux reflets roses. Le lac a juste été baptisé ainsi en l’honneur de la famille Pink qui y a établi ses terres au XIXe siècle! Toutefois, le Lac Pink est célèbre pour sa couleur vert émeraude, ce qui, à défaut du rose, n’est pas si mal! Mais Jamie, pourquoi cette couleur vert émeraude? Ce lac est en fait d’un lac MÉRO-MIC-TIQUE (je l’écris comme ça parce que c’est plus facile à lire!). Dans un lac classique, au printemps et à l’automne, les eaux en surface du lac se mélangent peu à peu avec les couches d’eau profondes, sous l’effet du vent et des changements de températures. Ce phénomène permet une répartition homogène de l’oxygène et des nutriments accumulés à la surface de l’eau en début de saison. Or, le Lac Pink a une forme de cuvette, aux versants très escarpés. Le vent a beau souffler à sa surface, les eaux superficielles et profondes ne se mélangent jamais! Le fond du lac est donc totalement privé d’oxygène et donc de vie (à quelques exceptions près). Les micro-algues, qui profilèrent dans les couches superficielles oxygénées du lac ne sont donc jamais brassées vers le fond, et leur accumulation donne sa couleur verte au lac!

Une autre particularité du Lac Pink est qu’il a été parfaitement réaménagé ces dernières années, à l’aide de plate-formes et d’escaliers en bois qui se fondent dans le paysage, afin de permettre aux visiteurs d’en faire le tour en sécurité, tout en limitant l’impact de cette présence humaine sur les éco-systèmes environnants. En moins d’une heure (ou plus, si comme nous, vous vous arrêtez tous les 100 m pour faire une photo ou admirer le paysage), vous aurez ainsi bouclé ce parcours de 2.5 km! C’est donc une balade facile et très agréable, idéale pour une première reconnexion avec la nature.

Petit bémol, très léger…A notre arrivée, nous avons été obligés d’admettre que, malgré la beauté du site, le lac n’était pas vraiment d’un vert digne d’une parure de boucles d’oreilles…à moins que le verdâtre soit une couleur de référence en matière de joaillerie. Bouh, remboursez nos invitations!...En lisant les différentes pancartes pédagogiques parsemées tout autour du lac, nous avons compris qu’il fallait attendre qu’il fasse plus chaud (juillet/août) pour que les algues prolifèrent et que la magie opère. Heureusement, avec l’arrivée du soleil à mi-parcours, le lac s’est enfin décidé à nous faire miroiter quelques zébrures vert-turquoise, afin que nous ne repartions pas fâchés…

Deuxième escale : Le Domaine Mackenzie-King

L’objectif de cette deuxième étape de la journée est double : rester immergés en pleine nature et pique-niquer. Le Domaine Mackenzie-King est donc l’endroit idéal, car c’est à la fois un site très familial, verdoyant et porteur d’histoire!

Si le domaine s’appelle ainsi, c’est en hommage à l’homme à qui il appartenait : William Lyon Mackenzie King, ancien Premier Ministre du Canada, qui a cumulé 22 ans d’exercice en l’espace de 3 mandats! C’est d’ailleurs pendant l’exercice de ses fonctions que la Loi sur la Citoyenneté Canadienne est entrée en vigueur, en 1947. Cette loi a marqué la naissance officielle du statut de citoyen canadien, les canadiens étant jusqu’alors considérés comme de simples sujets britanniques. Avec 3 mandats, vous imaginez la charge mentale pour ce pauvre homme! Heureusement pour lui, à l’époque, et pour nous, aujourd’hui, la nature, le jardinage et les fins de semaine à la campagne lui servaient d’exutoires! Il a donc consacré 50 ans de sa vie à aménager ces lieux, où il venait se reposer ou réfléchir, avant de les léguer « au grand public » à sa mort. Si vous voulez savoir à quoi ce Mackenzie ressemblait, sortez donc un billet de 50 dollars de votre portefeuille (personnellement, je n’en ai pas très souvent entre les mains, mais à l’occasion, je vous confirmerai si cette information est vraie )! 

Finalement, que trouve-t-on au Domaine Mackenzie King?

  • Des jardins à la françaises, connus pour leur symétrie très ordonnée, ainsi que des jardins à l’anglaise, plus romantiques et spontanés (c’est bizarre, dans la vraie vie, j’aurais tendance à dire que les gens sont gentiment bordéliques en France et plutôt carrés en Grande-Bretagne!);
  • Des ruines d’une ancienne banque, servant de « fenêtres » aux décors paysagers, et qui étaient déjà à l’état de ruines quand le propriétaire des lieux les a fait installer (ah, mais c’est que c’était un original ce Mackenzie!);
  • Une petite chute d’eau à 1.5 km de là (c’est quand même le luxe, pour un jardin, d’avoir sa propre chute d’eau!)
  • Des pancartes prévenant les touristes de la présence d’ours (nous avons juste croisé les pancartes, pas les ours)
  • Des aires de pique-nique (double-objectif de cette étape atteint!)
  • Des sentiers forestiers avec beaucoup, beaucoup d’arbres.
  • Et un petit salon de thé tout mignon mais affichant des prix légèrement prohibitifs, qui nous ont encouragés à passer notre chemin vers notre dernière mini-excursion de la journée.

Troisième et dernière escale : Les Ruines de Carbide Willson

Quel peut être le point commun entre un parc fédéral, un savant fou et les ruines d’un moulin? Je vous parie un billet de 50 dollars à l’effigie de Mackenzie que vous ne trouverez pas! Réponse : H3PO4 ou encore l’acide phosphorique! Après plusieurs tentatives vaines pour reformuler et vulgariser toutes les informations collectées sur les lieux, je cède à la tentation de vous communiquer ce copier/coller d’une blogueuse, qui explique parfaitement bien l’origine des lieux : Thomas « Carbide » Willson était un scientifique et inventeur du début du XXe siècle qui a fait fortune en développement un procédé de création de carbure de calcium (« carbide calcium » en anglais, d’où son surnom). En 1907, il s’est installé sur les rives du lac Meech, situé dans le parc du Gatineau, et a construit un peu plus loin en forêt un moulin-laboratoire pour faire des expériences sur la transformation d’acide phosphorique en engrais. La rumeur veut qu’il se soit installé profondément dans les bois pour éviter de se faire voler ses idées par des concurrents. Carbide Willson était un passionné et croyait fermement que ses expériences révolutionneraient le monde de la fertilisation. Il a investi toutes ses économies dans ses projets et s’est finalement trouvé incapable de payer ses créditeurs. Ses propriétés du lac Meech sont passées aux mains d’un géant du tabac, qui ne voyait pas l’intérêt de poursuivre les expériences de fertilisation et qui a laissé le moulin tomber tranquillement en ruine.

Drôle d’histoire! Un sentier de 3 km (aller-retour), qui longe en partie le Lac Meech, permet d’atteindre les ruines de cette usine d’engrais nichée en pleine forêt. Ce sera notre dernière balade de la journée.

Toutefois, avant de rentrer à la Perle Cachée, où nous logeons pour le week-end, nous faisons une petite halte gourmande bien méritée à La Cigale, dans le vieux Chelsea.

Alors, à votre avis, qu’est-ce qu’on peut manger à La Cigale, un dimanche après-midi, après une journée à crapahuter au soleil? Oui!!!!! Une bonne glace! Après vous avoir servi votre crème glacée dans son cône en gaufrette maison (certes, plus riche mais aussi plus digeste que le pot en carton classique), la gentille cigale vous invite à passer au jardin et à vous prélasser dans l’un de ses transats multicolores en bois.

Pendant que vous dégusterez tranquillement votre glace, vos bambins, qui auront déjà fait tomber la moitié de la leur par terre, pourront se défouler sur l’aire de jeux, faire des châteaux de sable ou traquer les écureuils qui se moquent de leur frimousses barbouillées ! C’est un endroit très sympa qui vous plongera dans une ambiance digne d’une kermesse d’école et qui vous redonnera ainsi, l’espace d’un instant, votre âme d’enfant. Et en plus, les glaces sont un vrai délice!  Que demander de mieux pour finir une aussi belle journée? Merci madame La Cigale !

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