Road trip dans l’Ouest des Etats-Unis – Jour 27 – Monument Valley (mais pas que!)


Etats-Unis / dimanche, décembre 1st, 2019

Jour 27

Date : Samedi 30 Novembre

Situation : Difficile à dire 😉 … Majoritairement en Utah et en Arizona. Aux alentours de Monument Valley.

Point Météo : Grand ciel bleu mais des températures qui ne décollent pas au-delà de 3 degrés et négatives en ressenti.

Ce qu’il faut savoir sur Monument Valley Tribal Park:

  • Monument Valley ou plus exactement Monument Valley Tribal Park est situé à la frontière entre l’Arizona et l’Utah, en terres indiennes. Ce sont les Navajos qui gèrent le site et non l’état.
  • Monument Valley est connu pour ses paysages mythiques. Avant, le relief était un immense plateau qui a été peu à peu grignoté par l’érosion, laissant apparaître des mesas et des buttes rougeâtres.
  • La notoriété de Monument Valley est également liée à sa place dans le cinéma. C’est notamment ici que John Ford a tourné La chevauchée Fantastique avec John Wayne, sorti en 1939.

Programme de la journée :

Avant d’atteindre Monument Valley, nous avons plusieurs choses à voir tout au long de la journée. Cela nous permettra d’arriver au parc en milieu d’après-midi avec une belle lumière.

  • Four corners

Nous commençons la journée par un défi spatio-temporel en traversant quatre États des USA en moins de temps qu’il ne faut pour les citer!

Four Corners est en effet le seul point des États-Unis où les frontières de quatre États se touchent : Utah (au Nord-Ouest), Arizona (au Sud-Ouest), Colorado (au Nord-Est) et Nouveau Mexique (au Sud-Est). Vous pouvez vérifier sur une carte, vous ne trouverez pas d’autre endroit dans cette configuration (au mieux, vous trouverez trois États frontaliers). Le point d’intersection est matérialisé par le Four Corner Monument, qui comprend une plaque en bronze en son centre.

A noter que Four Corners est au milieu de territoires indiens, appartenant majoritairement à la tribu des Navajos (la partie du Colorado appartenant à une autre tribu, les Utes). Nous serons amenés à traverser plusieurs sites appartenant aux Navajos aujourd’hui et demain.

L’entrée est payante (10 dollars) et tout ce qu’il y a autour du monument n’est pas particulièrement attrayant : des dizaines de stands d’artisanat ou de souvenirs tenus par des Indiens et un parking qui ressemble plutôt à l’arrière-cour d’un garage perdu au milieu du désert. Mais si l’on fait abstraction de ce côté attrape-touristes, c’est un petit détour plutôt sympa!

  • Goosenecks State Park (Utah)

Nous faisons un deuxième arrêt au Goosenecks State Park qui se résume à un superbe point de vue surplombant la San Juan River. A cet endroit, la rivière sillonne un profond canyon en se tordant en « cous d’oie » (goosenecks) successifs. Comme il s’agit d’un parc d’Etat, notre pass n’est pas accepté et nous devons nous acquitter des droits d’entrée (5 dollars). Aujourd’hui, il n’y a aucun ranger à la guérite alors, comme indiqué sur les panneaux, nous déposons une enveloppe jaune avec un billet dans une urne, sans oublier de garder le talon de l’enveloppe comme preuve de paiement. Est-ce que ce genre de système basé sur la confiance et le civisme fonctionnerait en France ?

  • The Valley of the Gods (Utah)

Nous roulons sur la Highway 163, la seule route qui mène à Monument Valley. Au mile 29, un panneau propose de tourner à droite pour traverser The Valley of the Gods. La Vallée des Dieux, rien que ça !

Il s’agit d’une route scénique de 27 km, souvent comparée à une version miniature de Monument Valley, qui passe au milieu de mesas et de buttes rougeâtres qui caractérisent tant les paysages du Far-West (les buttes étant le résultat de l’érosion des mesas).

Bien que l’accès soit gratuit, cette route panoramique est souvent ignorée par les touristes, qui foncent directement sur Monument Valley. Il est vrai que ce n’est pas une route pavée mais plutôt un chemin sablonneux et cabossé, mais ce n’est pas le genre d’excuse qui fait reculer un touriste en quête de grands espaces, comme nous le verrons plus tard. De notre côté, nous avons la voiture adaptée et du temps devant nous alors nous n’hésitons pas longtemps avant de nous engager sur cette voie.

Roulant au pas, nous faisons le tour tranquillement en deux heures, pique-nique à l’extérieur inclus (mais en étant bien couverts!). C’est magnifique et pourtant, c’est à peine si nous avons croisé dix voitures en tout!

En quittant la vallée, quelques kilomètres plus loin, nous passons devant une formation rocheuse aux formes amusantes et au nom évocateur : Mexican Hat.

  • Forrest Gump Point (Utah)

Après le Bubba Gump Shrimp, restaurant où nous avons mangé à San Francisco, notre road-trip nous conduit vers un second clin d’œil à Forrest Gump. En effet, 24 km avant d’arriver à Monument Valley, un panneau indique l’endroit exact où le héros du film s’est arrêté, après avoir couru à travers tout le pays pendant trois ans, deux mois, quatorze jours et seize heures. C’est ici qu’il a dit « I’m pretty tired, I think I’ll go home now« .

Au-delà de la référence cinématographique, le Forrest Gump Point est également un arrêt idéal pour un premier point de vue sur la route qui conduit vers Monument Valley, un peu comme la bande-annonce d’un film.

  • Monument Valley (Utah et Arizona)

Il est 15h. Ça y est, nous y sommes. Nous arrivons à Monument Valley, l’un des parcs les plus connus de l’Ouest Américain, celui par lequel il faut absolument passer quand on fait ce genre de road-trip (au risque d’être mal vu si on zappe cette étape), celui des Westerns qui ont révélé à l’époque le jeune John Wayne.

Nous entrons sur le site, géré par les Navajos. L’Indien posté à la guérite encaisse nos 20 dollars et nous donne les consignes à suivre sur la route scénique du parc, Valley Drive (car c’est principalement en voiture que le site se visite). Puisque nous utilisons notre véhicule personnel, nous n’avons pas accès à tout le parc. Certains secteurs peuvent se visiter uniquement en réservant une excursion avec un guide, à bord d’un bus, d’un 4X4 ou à califourchon sur un cheval (pour minimum 50-60 dollars par personne). De plus, seulement un ou deux sentiers pédestres peuvent s’emprunter en toute autonomie. On est en territoire indien ici, on ne peut pas faire n’importe quoi.

Ce n’est pas la pleine saison mais il y a quand même du monde, ce qui nous change de la Vallée des Dieux! Sur la Valley Drive, les voitures se suivent, les unes derrière les autres, un peu comme dans un zoo où les animaux sont en liberté, sauf qu’ici, l’attraction, ce sont les rochers qu’il faut essayer de reconnaître. L’affluence reste toutefois gérable. Non, ce qui est terrible, c’est l’état chaotique de la route non pavée et sinueuse, avec ses nids de poule pires qu’à Montréal. JC a beau conduire doucement, nous sommes secoués comme des pruniers dans l’habitacle. Je n’arrive même pas à lire le dépliant distribué à l’entrée et mon envie de faire pipi ne fait que s’empirer sous l’effet des secousses (en même temps, je n’y suis pas allée depuis le départ de l’hôtel ce matin !). Des visiteurs sont tout de même assez fous pour visiter les lieux avec la berline familiale. Bonne chance à eux!

Le premier arrêt sur Valley Drive nous offre LA vue la plus célèbre des lieux qui réunit un trio de buttes : West Mitten, East Mitten et Merrick Butte (de gauche à droite sur la photo ci-dessous). Les deux premières sont nommées ainsi pour leur forme de moufles (mitten) et la troisième en mémoire à un prospecteur, James Merrick, tué par des Indiens Utes à la fin du 19e siècle.

Ensuite, nous passons devant Elephant Butte et Camel Butte. Après quelques minutes, nous parvenons à distinguer la trompe de l’éléphant mais nous cherchons encore à voir la tête de chameau! Au loin, nous apercevons l’emblématique John Ford’s Point, un promontoire au-dessus d’une falaise avec un Indien à cheval qui semble fixer l’horizon. Cette « scène » reprend un plan utilisé par le réalisateur dans La Prisonnière du Désert. Il faut payer un dollar pour photographier l’Indien sur son cheval ou 5 dollars pour prendre sa place. Nous passons volontiers notre chemin.

Lorsque les buttes atteignent leur dernier stade d’érosion, elles se transforment en spire (aiguille, flèche). Cela donne les formations rocheuses que nous découvrons par la suite, qui ressemblent à des totems indiens (Totem Pole), des silhouettes humaines (Three Sisters) ou des bouts d’humains comme ce pouce géant (Thumb).

Nous terminons la boucle avec le coucher du soleil. Ouf, les secousses s’arrêtent enfin! Nous avions lu quelques mauvaises critiques sur Monument Valley avant de venir (état catastrophique du sentier, mauvaise signalisation, manque d’organisation, côté « tourisme de masse »), alors nous savions à quoi nous attendre. Ceci dit, malgré ces quelques points négatifs, les silhouettes des buttes de Monument Valley resteront un joli souvenir de notre road-trip dans l’Ouest Américain.

Une réponse à « Road trip dans l’Ouest des Etats-Unis – Jour 27 – Monument Valley (mais pas que!) »

  1. Encore une belle boucle! Les Indiens savent y faire pour récupérer des sous!
    Vous allez vous trouver tout étriqués en France, après ces immensités!
    Merci pour le texte et les photos! Comme si on y était!

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