Road trip dans l’Ouest des Etats-Unis – Jour 14 – Le Parc National de Séquoia


Etats-Unis / lundi, novembre 18th, 2019

Jour 14

Date : Dimanche 17 Novembre

Situation : Parc National de Séquoia (Californie)

Point Météo : Comme hier, à savoir une belle journée ensoleillée et des températures entre 10 et 19 degrés.

Ce qu’il faut savoir sur le Parc national de Séquoia :

  • Comme le parc de Yosemite, le parc de Séquoia est situé dans la chaîne montagneuse californienne de la Sierra Nevada (plus au sud). C’est ici que se dresse le Mont Whitney, le plus haut massif des Etats-Unis (hors Alaska), avec ses 4 421 mètres d’altitude.
  • C’est le deuxième parc des Etats-Unis à avoir bénéficié du titre de Parc National, en 1890 (juste avant Yosemite). Il est juxtaposé au parc national de Kings Canyon, tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
  • Comme son nom l’indique, c’est un parc connu pour ses séquoias géants, une espèce de conifères considérés comme les plus volumineux au monde et endémiques aux montagnes de la Sierra Nevada.

Programme de la journée :

Aujourd’hui, on est rentrés dans un arbre mais rassurez-vous, la voiture n’a rien. En fait, on est littéralement rentrés à l’intérieur d’un arbre mais vous en saurez plus après ces premières lignes.

En quittant la ville de Fresno où nous avons dormi, nous empruntons une route sur laquelle défilent des orangers, des pêchers et peut-être des amandiers. Si l’on ouvre les vitres de la voiture, le parfum des agrumes vient même jusqu’à nous! Ensuite, une route sinueuse en plein cœur de la Sierra Nevada nous conduit à plus de 7000 pieds au-dessus de notre point de départ. Seul point négatif : un voile de smog surplombant la vallée est visible au loin, peut-être en provenance de Los Angeles.

Comme hier, notre pass annuel nous permet de rentrer dans le parc de Sequoia-Kings Canyon sans frais. Le ranger du poste de péage nous complimente sur la caméra 360 degrés qui est en train de filmer depuis le toit ouvrant de la voiture.

  • Rencontre avec le Général Grant

Premier arrêt dans une forêt de séquoias géants (General Grant Grove) pour saluer le General Grant Tree, le 3ème plus gros séquoia du monde, si l’on considère son volume. Avec un tronc de 12 mètres de diamètre, il est si large qu’il faut 20 personnes se tenant la main pour en faire tout le tour. On pourrait aussi remplir l’intérieur de son tronc avec 37 millions de balles de ping-pong! Il est là depuis bien longtemps (1 700 ans), mais ce n’est rien comparé au séquoia géant le plus vieux du monde, né 1 500 ans avant lui.

Bien sûr, le Général n’est pas le seul arbre à admirer et ses différents congénères nous donnent tout autant le vertige. Leur écorce est très épaisse, parfois lisse, parfois réticulée, d’un marron rougeoyant. Leurs courtes ramures n’apparaissent que sur les derniers mètres du tronc, ce qui leur donne un aspect dénudé qui n’enlève pourtant rien à leur majesté. Enfin, à leur base, d’épais morceaux d’écorces ont souvent disparu, créant des crevasses voire des trous béants, particulièrement appréciés des photographes.

Nous parcourons le sentier le nez en l’air, époustouflés par ces géants millénaires que rien ne semble pouvoir ébranler. Les séquoias sont notamment très résistants au feu, comme le prouvent les « cicatrices  » noires visibles sur leur tronc, traces du passage d’un précédent incendie. En effet, quand un feu de forêt se déclenche, les pommes de pins des séquoias éclatent sous l’effet de la chaleur et libèrent leurs graines. Parallèlement, les séquoias matures résistent aux flammes, protégés par les tanins hautement concentrés dans leur écorce, tandis que la végétation autour périt. Ainsi, les jeunes plants de séquoias qui naîtront des graines disséminées auront toute la place de se développer.

Pour qu’un séquoia meurt, il faut qu’il tombe à terre. Mais là encore, les tanins de son écorce vont le protéger de la putréfaction et de l’assaut des insectes, si bien qu’il peut rester quasiment intact des années après sa chute. C’est ce que nous découvrons avec le Fallen Monarch, un séquoia qui s’est écroulé ici il y a plus de cent ans. L’intérieur du tronc a peu à peu disparu mais l’écorce est encore bien présente, permettant ainsi aux visiteurs de le traverser sur toute sa longueur. Vous voyez, aujourd’hui, on est bien rentrés dans un arbre !

Toutefois, pour devenir un géant, le séquoia a besoin de conditions environnementales bien spécifiques, telles que celles que l’on retrouve dans cette région de Californie. En effet, des scientifiques ont montré que dans un contexte moins favorable, le diamètre d’un séquoia centenaire ne dépasserait pas celui d’une pièce de 50 cents !

Incertains d’avoir pleinement profité des lieux, nous refaisons un tour complet du sentier à pied (c’est rapide), avant de reprendre la route.

  • Entre deux géants

Nous avons un peu plus d’une heure de trajet avant d’approcher une autre star parmi les géants millénaires mais ce n’est pas pour nous déplaire. C’est l’occasion de profiter des forêts de séquoias et de la vue sur la vallée.

Une aire de pique-nique au milieu d’un champ d’herbes sauvages séchées, bordé par la montagne, nous procure un cadre idéal et silencieux pour le déjeuner.

  • Rencontre avec le Général Sherman

Nous avons rendez-vous avec le General Sherman Tree, au sein de Giant Forest. Cette fois-ci, nous avons affaire au séquoia le plus gros du monde, si l’on considère son poids et son volume:

  • Volume : 1 500 m³ environ
  • Poids : 1 385 tonnes
  • Hauteur : 83 mètres
  • Circonférence : 11 mètres au centre du tronc mais 31 mètres à sa base!

Sur le sentier, à hauteur de l’arbre, un marquage au sol permet de mieux appréhender l’envergure du géant à sa base. Curieusement, la cime de l’arbre est morte ce qui fait qu’il ne grandit plus (en hauteur). En revanche, il continue de croître en largeur, chaque année.

  • Et pour finir, encore des séquoias!

Nous entretenons notre torticolis en poursuivant notre balade dans Giant Forest pour admirer d’autres séquoias. Vous l’aurez compris, aujourd’hui, c’est la journée du séquoia! La lumière exceptionnelle de la journée fait bien ressortir le relief et les couleurs de nos nouveaux amis.

Avant de quitter le parc national, il nous reste deux autres curiosités à découvrir. D’abord, nous passons par une petite route entravée par un séquoia géant tombé au sol en 1937. Son tronc de 8 mètres de diamètre a alors été creusé par l’homme pour permettre le passage des voitures, formant ainsi le Tunnel Log. Mais attention, tout véhicule un peu trop grand (2,4 m de haut et 5,2 m de large maximum) devra faire demi-tour et trouver une autre route!

Ensuite, l’Auto Log est un séquoia qui s’est couché au sol en 1917, juste dans l’axe d’une route. Au lieu de le retirer, le parc a décidé d’en faire une attraction et d’inviter les touristes à rouler dessus, avec leurs voitures. Des milliers de véhicules lui sont donc passés dessus pendant des années. Aujourd’hui, ce n’est plus autorisé mais on peut toujours grimper dessus à pied. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut marcher sur un arbre!

Anecdote : Les premiers explorateurs qui ont découvert ces séquoias géants n’ont pas toujours réussi à convaincre le grand public que ces arbres existaient vraiment. On parlait même à l’époque de « Californian hoax » (jeu de mot entre hoax (canular) et oak (chêne) qui se prononcent presque de la même façon) car les longs morceaux d’écorces rapportés par les botanistes ne convainquaient toujours pas les plus sceptiques. Il aura fallu découper un arbre entier en tronçons, le transporter ainsi puis le reconstituer à l’occasion de grande expositions, pour en légitimer enfin l’existence!

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