Un petit air de Provence à deux pas de Montréal


Insolite, Nature / mardi, juillet 30th, 2019

Il était une fois, Nancie et Daniel, un couple de québécois venus passer des vacances en amoureux, dans le sud de la France. Au cours de leur voyage, ils tombent sous le charme des paysages provençaux et de leurs champs de lavande. En rentrant au pays, des souvenirs colorés plein la tête, le couple s’interroge :  « Et si au Québec aussi, on avait nos propres champs de lavande? ».

Daniel, passionné de botanique, débute alors quelques recherches et découvre qu’on trouve de la lavande ailleurs qu’en France, comme au Japon ou en Angleterre. En effet, il existe un grand nombre de variétés différentes de lavande, plus ou moins résistantes aux climats rudes. Alors pourquoi ne pas en cultiver au Québec? Daniel se lance et fait un premier essai dans son champ de pommiers à Sainte-Eustache, près de Montréal. Il privilégie une agriculture raisonnée, sans pesticides. Les premiers plants prennent bien mais vont-ils résister à l’hiver canadien? Contre toute attente, la lavande fleurit l’été suivant. Pari gagné! Daniel voit alors les choses en grand et plante des centaines de plants à la saison suivante. La culture de la lavande est lancée! De son côté, Nancie va combiner cette nouvelle activité à sa passion pour la parfumerie. Elle crée ainsi une gamme de produits cosmétiques à base de lavande. C’est ainsi qu’est née la Maison Lavande!

Des champs de lavande à deux pas de Montréal? Vous imaginez bien que cette histoire a piqué notre curiosité! Alors c’est parti pour une petite virée bucolique!

Ce dimanche de juillet s’annonce parfait pour une telle balade : beau et chaud. Nous profitons d’avoir encore la voiture avec laquelle nous sommes allés au ciné-parc pour prendre la route, en direction de Sainte-Eustache. Le GPS nous signale que nous sommes bientôt arrivés, mais dehors, aucun champ à l’horizon, mais juste une immense zone industrielle! Nous finissons sur le parking d’un centre commercial, devant la boutique d’une parfumerie vendant des produits de la Maison Lavande. Oups! Reprogrammation du GPS : notre destination réelle est à vingt minutes de là.

Nous arrivons finalement sur place, et nous ne sommes pas les seuls! Il faut patienter un peu pour se garer. S’il y a autant de monde, c’est parce que c’est le moment de l’année où la floraison bat son plein. En effet, la lavande ne fleurit que quelques semaines dans l’année, essentiellement au mois de juillet.

Il faut ensuite faire la queue pour accéder au site. Durant la pleine saison, l’entrée est payante. A ce moment-là, je me demande si nous sommes ici pour profiter d’une balade champêtre ou bien d’un parc d’attractions destiné aux touristes crédules! Ceci dit, comme toujours, l’attente se fait dans la bonne humeur. Les gens sont bien équipés : chapeau, crème solaire et glacières XXL, puisqu’il est possible de pique-niquer sur place. C’est à notre tour d’entrer. Muni de notre pass violet au bracelet, nous sommes désormais invités à profiter des lieux comme bon nous semble. Il est possible de déambuler à travers les allées à sa guise et de s’y installer. Attention, la cueillette est strictement interdite!

Nous découvrons alors un premier espace très animé, semblable à une guinguette nichée au milieu d’allées de lavande. Sur notre droite, un groupe de musique joue des airs de musique latine, tandis qu’à gauche, un petit bar propose des repas légers et des produits faits maison, élaborés à base de lavande : muffins ou cookies à la lavande, thé glacé à la lavande, moût de pommes à la lavande etc. Juste à côté, des tables de pique-nique ont été installées. Une jeune employée sonne une cloche au milieu des visiteurs pour annoncer le prochain atelier sur la découverte des vertus de la lavande et de l’aromathérapie. Un peu plus loin, une balançoire géante se dispute les faveurs des enfants et des instagrameurs. Un autre espace arboré, équipé de hamacs et de coussins de sol, offre de l’ombre aux visiteurs en quête de paresse. Des chaises longues en bois blanc, disséminées à travers les allées, invitent les visiteurs à la détente et à la contemplation. En fait, le site est aménagé afin que chacun trouve l’espace correspondant à son envie et à son état d’esprit du moment. Dans cet autre petit coin, des invités trinquent autour d’une grande tablée de noces, tandis que les les jeunes mariés sont en pleine séance photo.

Nous continuons à avancer sur le site, afin de nous éloigner de la foule. Nous atteignons une deuxième zone, où cette fois-ci, il n’y a que des champs de lavande. Comme cela est permis, nous choisissons une allée esseulée pour pique-niquer. C’est drôle, ça ne sent pas la lavande autour de nous. Il faut en effet attendre la levée d’une brise pour enfin détecter le parfum de la vedette des lieux. Et curieusement, très peu d’insectes butineurs s’invitent à notre repas.

Nous gardons une petite place pour un dessert à la lavande. En attendant, nous prenons la pose au milieu des champs, puisque se faire prendre en photo est l’activité favorite des visiteurs. Nous nous laissons prendre au jeu, mais tout autour de nous, la concurrence est rude!

Après ce moment de narcissisme à peine contrôlé, nous nous rafraîchissons les idées avec une tisane glacée et une glace à la lavande, parsemées de fleurs séchées. Hum, dé-li-cieux!

Avant de partir nous faisons un tour à la boutique de la Maison Lavande, qui propose toute une déclinaison de produits à base de lavande : savons, parfums d’ambiance, huiles de massage, crèmes cosmétiques, huiles essentielles, sachets de fleurs séchées. Une très jolie boutique mais avec des prix prohibitifs!Nous reprenons alors la route pour Montréal et finissons notre tisane dans la voiture, histoire de prolonger notre expérience à la lavande jusqu’au bout!

Malgré un côté un peu trop commercial et sa foule de touristes butineurs, la Maison Lavande reste un lieu charmant où il est très agréable de se promener. Un petit air de Provence à moins d’une heure de Montréal, ça vaut quand même le coup, non? Toutefois, pour se croire pleinement au pays de Pagnol, il manquerait peut-être le chant des cigales, le bourdonnement des abeilles (très discrètes ici) et bien sûr l’accent marseillais!

 

Une réponse à « Un petit air de Provence à deux pas de Montréal »

  1. C’est étrange qu’il n’y ait pas beaucoup d’abeilles! Ici, avec ma quinzaine de plants, ça bourdonne très fort l’été! Merci pour cet article très fleuri!

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