Depuis plus de cinquante ans, la ville de Québec perpétue une tradition pour le plaisir des petits et des grands: le Carnaval d’hiver!
Le premier Carnaval d’hiver de Québec a eu lieu en 1854 mais ce n’est qu’à partir de 1955 qu’il devient une institution et qu’il se fête chaque année au mois de février. Si l’organisation d’un tel événement vise au prime abord à apporter joie et réconfort auprès des québécois au cœur de l’hiver, c’est également un excellent moyen d’attirer les touristes dans la cité pendant la saison creuse…
En bons touristes, nous avons donc décidé de coupler notre visite de l’hôtel de glace à la découverte des festivités du Carnaval de Québec!
Le Carnaval de Québec, c’est donc dix jours de festivités. Tout commence par la remise des clés de la ville par le maire à Bonhomme Carnaval, la mascotte officielle du carnaval. Ce n’est ni plus ni moins qu’un gros bonhomme de neige vivant (oui, vivant, nous l’avons vu de nos propres yeux!), coiffé d’une tuque rouge et d’une ceinture traditionnelle tissée à la main, dite « fléchée » en raison des motifs en chevron qui la composent.
Par ailleurs, différents petits villages prennent vie au sein de la cité, proposant une multitude d’activités et de représentations en tout genre. Dans le village de glace par exemple, le public pourra se laisser impressionner par les démonstrations de sculptures sur glace, façonnées à la tronçonneuse et au chalumeau par des artistes chevronnés. Cela donnera peut-être des idées à certains qui iront alors s’exercer à l’atelier de sculpture sur glace ouvert à tous. Quant aux tout-petits, ils pourront s’essayer au mini-golf avec une maxi-balle, sur un parcours creusé dans la glace. L’incontournable du village, c’est bien entendu le château de glace (bien plus petit que l’hôtel de glace que nous avons visité mais pas ridicule pour un sou!). Pour lutter contre le froid, les visiteurs trouveront du réconfort auprès des kiosques gourmands avec un chocolat chaud, une tire d’érable, une queue de castor ou encore un caribou. Dans les deux derniers cas, il n’est pas question de spécialités carnées. La queue de castor est une crêpe allongée, cuite dans l’huile et recouverte des garnitures de son choix (chantilly, bananes, pâte à tartiner, cannelle etc.). Nous n’avons pas encore essayé mais il faudra le faire tôt au tard car c’est un incontournable! Quant au caribou, il s’agit d’un cocktail canadien qui pourrait sans doute assommer un ours, traditionnellement composé de brandy, vodka, porto et de xérès (mais il en existe de nombreuses variantes).
Dans le village d’en face, dans le Camp à Jos, les visiteurs seront plongés dans une ambiance plus folklorique. Ceux qui aiment relever des défis pourront concourir au lancer de bûches ou au tir à la hache. Ceux qui ont toujours rêvé de vivre dangereusement pourront se mettre dans la peau d’un draveur, le temps de manœuvrer le tourne-bille ou de se réfugier sous la tente du campement (les draveurs étaient ces hommes qui conduisaient des chargements de troncs d’arbres vers les scieries directement par la rivière, par flottaison, et qui devaient parfois faire exploser une partie de leur chargement à la dynamite quand des « bouchons » se formaient). Les plus timorés pourront simplement écouter les récits d’un conteur d’antan, autour du brasier ou apprendre la méthode traditionnelle de tissage d’une ceinture fléchée.
A l’extérieur des villages, concerts et spectacles d’humour sont également au programme. Il y a en a vraiment pour tous les goûts. D’autres animations encore plus folles attendent les visiteurs (qui pourront choisir d’y participer ou de simplement regarder) comme la course de canots sur glace, la baignade polaire et le bain de neige en maillot de bain! La course de canots était organisée le week-end précédant notre venue, mais heureusement, nous avons pu voir celle de Montréal organisée quelques semaines plus tard, dans le cadre de la Coupe de Glaces.
Mais qui dit carnaval, dit déguisement et défilé! Deux parades sont organisées au cours des festivités, chacune le samedi soir, à une semaine d’intervalle. Pour cette édition 2019, il y a eu malheureusement quelques ratés avec le premier défilé : plus d’une heure de retard pour le départ de la parade, problèmes de son, enchaînements maladroits entre les différents tableaux, des artistes qui semblaient blasés et un manque cruel d’ambiance! Face à ce fiasco et au mécontentement du public, les organisateurs ont tout mis en oeuvre pour que le deuxième défilé soit réussi. Ils ont même fait appel aux spectateurs dans les jours qui ont suivi pour recueillir leurs critiques et apporter toutes les corrections nécessaires pour le samedi suivant. Nous avons eu la chance d’être présents pour ce deuxième défilé.
Chaudement vêtus (collant, jean, pantalon de ski et chaufferettes entre chaussettes et chaussures), nous avons donc réussi à nous faufiler aux premières loges du spectacle, dans la Grande Allée de la ville de Québec. Parmi le public, des gens d’ici et des touristes; des fans indéfectibles déjà présents la semaine passée et des spectateurs qui n’étaient pas venus depuis des années. En attendant le départ de la parade, les enfants jouent dans la neige qui s’est monstrueusement accumulée sur les trottoirs de la ville. Des ballons gonflés à l’hélium sont renvoyés d’un côté à l’autre de la rue par les spectateurs. Quand un ballon tombe au milieu de la rue, c’est le policier en charge de la surveillance de la zone qui le renvoie au public. Nous découvrons, un peu malgré nous, un autre symbole du carnaval : la trompette! Des marchands de rue vendent ces immenses vuvuzelas rouges ou bleues, pour le plus grand bonheur des enfants…et le malheur des oreilles et du portefeuille de leurs parents (15 dollars pour un bout de plastique quand même!). Un peu après 19h, nous voyons arriver le premier char de la parade. Cette fois-ci, le défilé a commencé à l’heure. Et cette fois-ci, la magie opère : l’ambiance est au rendez-vous, le cortège interagit avec le public et les différents tableaux s’enchaînement parfaitement.
On applaudit, on se dandine, on sourit, porté par le rythme de la musique et l’enthousiasme des artistes. Les costumes, marionnettes, autres automates sont fabriqués modestement, avec les moyens du bord, mais finalement, c’est ça qui donne tout son charme au spectacle. Des loups gris viennent à notre rencontre tandis qu’un lynx et un ours polaire articulés se disputent les faveurs du public. Certains tableaux sont un peu plus psychédéliques que d’autres, comme avec ces caribous aux yeux phosphorescents !
Une heure et demie plus tard, le défilé du Carnaval touche à sa fin. Les gens repartent, tout simplement heureux. Nous n’avons presque pas souffert du froid, malgré un mercure frôlant les -10°C. Merci aux petits chaufferettes glissées sous nos chaussettes sont qui restées actives tout le temps du défile!
Dès le lendemain matin, nous avons lu dans la presse que le deuxième défilé du Carnaval de Québec avait été une grande réussite. On vous le confirme ;-).
J’aime bien les yeux phosphorescents…trop beaux!
Mais je confirme: ils sont fous de faire tout ça par ce froid! brr!