Mardi 10 juillet 2018.
Un peu plus tôt dans la journée, la France a gagné sa place pour la finale du mondial de foot. Vous vous en footez? Moi aussi, parce que ce soir, nous avons la chance de pouvoir assister à un spectacle grandiose, pour lequel il n’y a pas besoin de billet!
18h30. Nous prenons le métro, sur la ligne orange, dans la direction opposée à celle de notre trajet quotidien. Les rames sont bien pleines et se délestent de tous leurs passagers à la station Jarry, à laquelle nous nous arrêtons également. Pas besoin de chercher notre chemin: il suffit de suivre le flot de badauds qui convergent tous vers la même direction, tels des moucherons attirés par la lumière d’un réverbère.
Après quelques minutes de marche, nous arrivons au Parc Jarry. Toujours pas de pancarte pour indiquer la direction de l’événement mais le flot poursuit inexorablement sa trajectoire. Nous commençons à apercevoir le sommet d’un chapiteau puis nous arrivons finalement sur les lieux. Le spectacle commence dans un peu moins d’une heure, mais déjà, les pelouses sont assiégées de milliers de chaises pliantes garnies de leurs propriétaires et de couvertures de pique-nique, stratégiquement disposées les unes par rapport aux autres. La bonne humeur est de la partie. Les gens ont apporté leur petit repas. Ils en sont à l’apéro ou au plateau de fromage, picorent des fruits de saison, partagent une pointe de pizza ou attaquent une tarte au citron à la cuillère. Nous croisons des groupes d’amis, des couples, des familles avec des poussettes mais aussi quelques personnes seules…et beaucoup de français qui ont dû regarder le match cet après-midi, comme en témoignent les maillots de foot et les drapeaux tricolores qu’ils portent fièrement. La diversité des spectateurs nous confirme que nous sommes là pour un événement qui s’adresse à tous, sans distinction.
Nous réussissons à nous frayer un chemin au milieu de ce bain de foule, sans même écraser le moindre doigt, orteil ou sac de croustilles. Nous trouvons un emplacement d’environ 2 m², sur lequel, à notre tour, nous installons nos couvertures Air Transat et notre petit pique-nique. La scène est un peu loin, mais on n’est pas si mal! Il fait bon, une légère brise souffle de temps en temps et le soleil affiche une douce couleur rose-orangé.
19h30. L’animateur de la soirée prend le micro. Il remercie la ville pour l’organisation de l’événement (gratuit), souligne la présence du ministre de la culture sur les lieux et annonce officiellement le début de la soirée. Et c’est là que la magie commence. Quelques secondes de silence se font entendre puis les premières notes s’entremêlent pour former un air que nous reconnaissons : La Marche Nuptiale, extraite de l’oeuvre de Mendelssohn, Le songe d’une nuit d’été.
S’ensuivent différentes mélodies que nous avons tous déjà entendu, sans forcément connaître leur nom ou auteur : un extrait de Roméo et Juliette de Tchaïkovski, un petit air de Carmen de Bizet, quelques notes de La Chanson du toréador, de La Marche du toréador ou des Filles de Cadiz etc. Alors que les notes s’enchaînent, les gens profitent du spectacle, tout en poursuivant leur repas et leurs conversations. Le silence s’impose de lui même lorsqu’une cantatrice soprano excelle sur scène puis le léger brouhaha reprend gentiment à l’extrait suivant.
20h30. Le spectacle se termine sous un tonnerre d’applaudissements. La foule se lève, enjouée, reconnaissante et consciente de la chance d’avoir pu assister à un tel événement. Car finalement, ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir, et surtout écouter gratuitement l’Orchestre Symphonique de Montréal (OSM), dans un parc public, un soir d’été!
Encore une démonstration que Montréal est une ville qui se donne pour mission de rendre la culture accessible à tous, en tout temps et sous toutes ses formes.
Nous n’avons pris qu’une seule de ces trois photos ici. Je vous laisse deviner laquelle 😉